Oups !
Publié le lundi 08 novembre 2010 - Guide d'Humanité Pratique - 3855 lectures
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Vendredi après-midi, assis sur les marches de la Fnac de Nantes, je regardais les gens passer, une de mes flâneries favorites..
Et j'ai assisté à une scène pour le moins surprenante, qui m'a fait pas mal réfléchir, et relire certaines expériences.
Était-ce l'air de la mer, ou bien l’incongruité de la situation, je ne sais pas. En tout cas, voici ma réflexion !
Revoyons la scène au ralenti
Un homme croise un femme.
Elle marche d'un pas tranquille, il a l'air pressé.
Il ne regarde pas où il va et la bouscule.
Situation anodine, triviale.
Mais il se retourne, la regarde de haut, et lui jette :
"Vous pourriez faire attention où vous mettez les pieds !"
Il tourne les talons, et s'en va.
La femme reste planté là, abasourdie d'autant de goujaterie...
Ces gens qui ne s'excusent jamais
On en croise forcément dans notre vie. Soi-même, on prend aussi parfois cette posture, de choisir de ne pas s'excuser ou demander pardon.
Certains pousseront même le vice plus loin, comme cet homme dans la rue, de ne pas assumer leur indélicatesse[1] et ses conséquences,
Et auront l'immaturité et la mauvaise foi de rejeter la responsabilité sur l'autre, se justifiant même parfois d'avoir été acculé et de ne pas avoir eu d'autre choix.
Un peu de psychologie de marché !
Que se cache-t-il derrière ce genre de réaction :
- Immaturité ?
- Sentiment que tout est dû ?
- Peur de perdre la face ?
- Orgueil et suffisance ?
- Incapacité à assumer ses limites ?
- Mépris de l'autre ?
Les trois signes de la maturité
Et pourtant il me semble que savoir demander pardon, s'excuser, c'est un bon indicateur de maturité humaine :
On accepte de reconnaitre devant l'autre qu'on est faillible. Ce n'est pas de l'humiliation, c'est de l'humilité.
Car en faisant cela, on remet entre les mains de l'autre cette part de la relation qui a été blessée.
Et on lui demande, par son pardon, de la restaurer, et de restaurer en nous une certaine dignité de vivant !
Car au final, le mal qui est fait[2]dévisage autant celui qui en est l'auteur que celui qui la subit.
Les deux autres signes de maturité humaine sont évidemment la capacité à demander[3] et à remercier[4].
Mais ceci sera l'objet d'un autre billet...
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Christine Dainville · 11 novembre 2010, 20:35
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Je viens de lire votre billet et je suis également interloquée, bien que cela me soit déjà arrivé. Du style, je tiens la porte pour le suivant et me retrouve portier, car personne ne relaie le geste.
Je n'en garde pas amertume, simplement stupéfaction.
C'est si simple et agréable pour chacun d'être courtois, poli, ce n'est pas s'abaisser mais au contraire se tenir debout, droit dans ses bottes et non pas goujat.Par contre, si on parle du pardon, du pardon "majuscule" à propos d'une faute ou d'une blessure commise, je dirais que le pardon est liberté. Liberté d'être donné, même s'il n'a pas été demandé - car il libère des entraves et des poids lourds d'une relation abîmée et liberté d'être reçu, car pour le recevoir, le coupable doit d'abord travailler sur lui-même, se savoir et reconnaître coupable mais surtout s'accepter dans sa faillibilité.
Enfin, ici j'aborde un thème qui n'était pas celui du départ, je transgresse...pardonnez-moi.
Que votre soirée soit agréable.
Christine
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Kompozitor · 11 novembre 2010, 23:48
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@Christine Dainville : Bonsoir Christine, et merci pour votre commentaire.
Je suis tout à fait d'accord avec vous, le pardon est aussi une question de liberté et de gratuité :
On ne force pas un pardon, on n'attend rien en retour du pardon qu'on offre.Je vous rejoins aussi lorsque vous dite que pour accepter de recevoir le pardon,
Il faut déjà avoir conscience qu'il est nécessaire et donc avoir reconnu ses failles !Belle soirée à vous aussi !